Om LOMBARD for Défi Saturday: “BIO Foods, what’s the REAL COST?” 14/7/2012 – MAURITIUS

Om LOMBARD’s view about Bio Foods in Mauritius in 2012

­­­­­La vente des produits bios connus pour ne contenir aucun produit chimique, progresse d’année en année, mais ces produits demeurent inaccessibles au grand public. D’où la demande des importateurs pour un assouplissement des procédures afin qu’ils puissent importer ces produits en plus grand volume. Ce qui permettrait de faire baisser les prix. Nous sommes en 2004. Axios Health Shop, le pionnier dans la vente des produits bios à Maurice, voit le jour. Huit ans plus tard, la compagnie a bien progressé. Elle propose actuellement 350 références. « Nous aurons un nouveau stock de produits d’ici fin août ou début septembre de nos fournisseurs en Europe et en Afrique du Sud. Ce qui nous fera plus de 500 références », indique Jean-Luc Willequet, directeur d’Axios Health Shop. Axios Health Shop est loin d’être le seul sur le marché à proposer des produits bios. D’autres importateurs se sont lancés dans le domaine. D’ailleurs, dans les grandes surfaces, plusieurs rayons sont remplis de ce type de produits. On y trouve des biscuits, des pâtes, de la marme­lade, du jus, de la compote, du riz, du yaourt… Seul hic, ces produits demeurent relative­ment chers. « Ils sont entre 20 et 30 % plus chers dans nos magasins », indique Jean-Luc Willequet. « Entre deux et cinq fois plus chers dans les grandes surfaces », renchérit Nicolas Kan Wah, ‘Manager’ chez London Way. Progression des ventes Ce qui n’empêche pas les ventes de progresser. « Le marché du bio à Maurice est en progression depuis ces derniers cinq ans. Les rayons bios se sont élargis. Toutefois, le fait que ces produits sont importés en petite quantité fait qu’ils sont plus chers. Et la crise ne vient pas arranger les choses », déplore Om Lombard, président de l’Association Bio Consom’acteurs à la Réunion. Il est également responsable de la Boulangerie La Provençale à Maurice qui est spécialisée dans la fabrication artisanale de pains et brioches à base de farine 100 % bio. Om Lombard pointe du doigt les opérateurs qui, selon lui, « positionnent délibérément les produits bios comme du haut de gamme ». « Cela freine l’évolution de ces produits alors qu’en Europe il y a moins de 10 % d’écart en termes de prix de vente entre les produits bios et produits non bios sur un panel de 50 produits de grande consommation. Or, à Maurice, l’écart est très important. À titre d’exemple, la farine bio est quatre fois plus chère que la farine non bio. » Du côté des importateurs, on donne une autre explication sur la cherté de ces produits. « C’est très compliqué d’importer des produits bios à Maurice. On demande beaucoup de paperasses alors que ce type de produit est bon pour la santé et l’environnement. D’ailleurs, la société française Euro-Nat, qui est notre principal fournisseur, dessert 70 pays dans le monde. Si c’est bon pour le Canada, la Suède,… pourquoi pas à Maurice ? », se demande Jean-Luc Willequet. Comment faire alors pour que les produits bios soient plus accessibles ? Jean-Luc Willequet réclame un assouplissement des procédures d’importation. Suttyhu­deo Tengur, président de l’Association for the Protection of the Environment and Consumers (APEC), estime que tous les produits ayant trait à la santé auraient dû être exemptés de taxe. « Il revient à très cher à l’État quand des gens sont malades. Il vaut mieux prévenir que guérir ! » D’autant plus que les mauvaises habitudes alimentaires des Mauriciens sont reflétées par la hausse des chiffres des  gens souffrant du diabète ou du cholestérol. Un avis que partage Om Lombard. « Il faudrait sensibiliser davantage les gens sur le lien direct entre l’alimentation et la santé. Notre meilleur médicament c’est l’aliment. La santé se traite en amont pas en aval. Il faut manger mieux ! » conseille-t-il. Pour Nicolas Kan Wah, il suffit de faire preuve de patience. « Ce marché est encore à ses débuts. Quand il y aura plus de volume, les prix vont baisser. Dans un an et demi, la vente des produits bios devrait être considérable ». Attendons voir ! La prudence est de mise Certains produits dont les étiquettes comportent le label « bio » ne le sont pas forcément ou alors ne le sont pas à 100 %. Comment les identifier ? « Si le consommateur veille à trouver une certification bio sur le produit ou s’il s’attarde quelques minutes à simplement lire les ingrédients d’un produit qui n’a pas la certification – parfois par manque de capital, de bons producteurs ne peuvent pas se payer la certification –, il ne pourra pas faire d’erreur », soutient Diane Desmarais. Il faut aussi faire ressortir qu’à Maurice, les certifications AB et Ecocert sont les plus connues. Tengur : « A quand une législation » Pour Suttyhudeo Tengur, il décrie le fait que les produits bios ne tombent sous aucune législation à Maurice. « On dénombre une centaine de grandes surfaces dans le pays et chacune d’elles propose un minimum de dix à quinze commodités bios. Ces produits commencent à devenir communs même s’ils sont vendus en petite quantité. Il y aurait dû avoir une loi d’autant plus que certains des articles classifiés « bios » sont loin de l’être. C’est un risque pour la santé publique ! » martèle-t-il. Et Jean-Luc Willequet de renchérir : «  Il faudrait que le ministère de la Santé, les nutritionnistes et les sociétés spécialisées dans les produits bios se réunissent chaque mois pour des échanges sur comment améliorer les habitudes alimentaires des Mauriciens et de là, venir avec un cadre légal ». « Le label bio est surexploité. Il faudrait venir avec une certification bio pour les producteurs locaux », recommande, pour sa part, Om Lombard. Diane Desmarais, nutritionniste : « Ils ne contiennent pas de toxines » La nutritionniste Diane Desmarais est catégorique. « Les produits certifiés bios, ou organiques, ont l’avantage de ne pas contenir de toxines pour l’être humain, c’est-à-dire des résidus ou des produits chimiques comme ceux issus du pétrole, des engrais chimiques, des pesticides », explique-t-elle. Des exemples de produits chimiques reconnus comme nocifs sont les parabènes, les pesticides, les « petro-chemicals », entre autres. « Leur effet sur la santé est très néfaste car ils sont pour le moins des allergènes et pour le pire cancérigènes. C’est pour cela que les produits bios, n’étant pas supposés contenir ces substances, sont nettement préférables », indique-t-elle. Selon Diane Desmarais, « le consommateur a nettement plus de risque en achetant les produits dit « normaux » aux étiquettes attirantes et prometteuses, mais qui sont totalement mauvais pour la santé ». Elle réclame également la prudence en ce qu’il s’agit des produits dits « naturels ». « Il faut faire attention et lire les ingrédients  car le terme « naturel » est vague et peut être attribué à un produit qui contient une partie d’ingrédients naturels même si le reste consiste d’ingrédients chimiques. Il faut donc simplement vérifier davantage dans ce cas », recommande-t-elle.  

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